Dans le hall d’entrée, mon père s’arrête face aux boîtes aux lettres. Il y en a trente-deux. Il les fixe, cherche notre nom. Soudain ému, il avance d’un pas et tend un doigt vers l’étiquette blanche où est écrit « Charef ». Je ne dis rien. Beaucoup d'hommes rêvent de...
Mehdi Charef
Mehdi Charef, né le 24 octobre 1952, a grandi à Ouled Charef (Beni-Oussine) et Maghnia, en Algérie, jusqu’en 1962, année de son départ pour la France. Il grandit alors dans le bidonville de Nanterre, en cité de transit puis en HLM. Il travaille comme affûteur-fraiseur de 1970 à 1983. Il envoie alors un manuscrit à Georges Conchon (notamment auteur de L’État sauvage), qui l’aide à publier son premier livre, Le Thé au harem d’Archi Ahmed, au Mercure de France en 1983. Il l’adapte au cinéma l’année suivante sur le conseil de Costa-Gavras, qui prend en charge la production, et obtient de nombreux prix (Prix Jean-Vigo 1985, César 1986 de la meilleure première œuvre).
Il publie trois autres romans au Mercure de France (Le Harki de Meriem, 1989 [réédition Agone, 2016], La Maison d’Alexina (1999), À bras le cœur (2006). Il a également participé au recueil Une enfance dans la guerre – Algérie 1954–1962 (Bleu autour). Le Thé au harem est paru en anglais chez Sepent’s Tail. Il écrit enfin une pièce de théâtre, 1962, le dernier voyage, en 2005.
Il réalise également dix autres films, dont il écrit lui-même le scénario : Miss Mona (1986), Camomille (1987), Au pays des Juliets (1991, sélectionné à Cannes), Pigeon vole (1995), La Maison d’Alexina (1999), Marie-Line (1999, avec Muriel Robin nominée pour le César de la meilleure actrice), La Fille de Keltoum (2001), Cartouches gauloises (2007), Les Enfants invisibles, « Tanza » (2008, collectif au profit de l’Unicef, avec notamment Spike Lee, Ridley Scott, John Woo et Emir Kusturica), Graziella (2015, avec Denis Lavant, Rossy de Palma et Claire Nebout).
Photo © Maya Mihindou
Ses livres parus chez Hors d'atteinte
La Lumière de ma mère
Une grande déclaration d’amour filial
Le Harki de Meriem
Réédition du deuxième roman de Mehdi Charef qui, bien avant Alice Zeniter, avait abordé frontalement la question des harkis.
Rue des Pâquerettes
Prix littéraire de la Porte dorée 2020.
Prix littéraire Liberté jeunesse 2023.