Les foudres de Nietzsche et l’aveuglement des disciples
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Un retour aux textes de Nietzsche qui met à mal les interprétations qu'en faisaient notamment Foucault et Deleuze.
Étant donné l’hostilité ouverte, constante, déterminée, et même violente que Nietzsche a manifestée contre la démocratie, le socialisme, le progrès social, l’égalité – y compris, soit dit en passant, l’égalité entre les hommes et les femmes –, il n’aurait jamais dû, semble-t-il, y avoir un Nietzsche de gauche. Et pourtant il y en a bel et bien eu un, et c’est même celui-là qui a occupé dans la période récente le devant de la scène et est devenu plus ou moins le Nietzsche officiel. Il n’en demeure pas moins qu’entre ceux qui ont cherché à faire de lui un penseur nazi et ceux qui ont considéré comme allant au contraire à peu près de soi qu’il était un penseur de gauche, on se demande réellement à qui il faut décerner la palme dans l’art de ne pas lire un auteur.
Depuis des décennies, Nietzsche est en France l’objet d’une double méprise : l’invention absurde mais tenace d’un Nietzsche de gauche (Deleuze) et son enrôlement dans une vaste entreprise de reformatage du concept de vérité (Foucault) que toute sa philosophie contredit. Lecteur assidu, resté longtemps discret, Jacques Bouveresse n’a jamais cru à ces fables. Poursuivant la réflexion engagée dans Nietzsche contre Foucault (Agone, 2016) et au terme d’une longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste ironiste, lucide et passionné ; Nietzsche en penseur politique, défenseur d’un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l’élite puisse être libre, commander et créer.
Né en 1940, mort en 2021, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, dont il est un des plus importants commentateurs en France, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en est devenu professeur honoraire en 2010. Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus.
Héritier du rationalisme des Lumières, Jacques Bouveresse a dénoncé ce qu’il considérait comme des impostures scientifiques et intellectuelles, comme les « nouveaux philosophes », et s’est distancié du structuralisme et du post-modernisme, de Michel Foucault, Jacques Derrida ou Gilles Deleuze. Si la question de la recherche de la vérité est centrale dans son travail, il a également un grand souci de la modestie selon lui nécessaire aux intellectuels, de l’accessibilité de sa pensée et de la simplicité de son expression.
Il a notamment publié Rationalité et cynisme, Minuit, 1984 ; L’Homme probable. Robert Musil, le hasard, la moyenne et l’escargot de l’histoire, L’Éclat, 1993 ; Prodiges et vertiges de l’analogie. De l’abus des belles-lettres dans la pensée, Raisons d’agir, 1999 ; Schmock ou le Triomphe du journalisme. La grande bataille de Karl Kraus, Seuil, 2001 ; Que peut-on faire de la religion ?, Agone, 2011 ; Nietzsche contre Foucault : sur la vérité, la connaissance et le pouvoir, Agone, 2016 et, chez Hors d’atteinte, Les Premiers jours de l’inhumanité (2019) et Les Foudres de Nietzsche et l’aveuglement des disciples (2021).
Agrégée d’allemand, ancienne élève de l’ENS-Ulm, docteur en études germaniques et en littérature française, Florence Vatan est professeure à l’Université du Wisconsin à Madison. Autrice d’une thèse et de deux livres sur Musil, elle s’intéresse aussi aux liens entre littérature, science et philosophie dans l’oeuvre de Flaubert et de Baudelaire.
Né dans le Doubs en 1940, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales influences sont Ludwig Wittgenstein, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu au Collège de France en 1995, il en devient professeur honoraire en 2010. Ses domaines d’étude recouvrent la philosophie de la connaissance, des sciences, des mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus. Il est mort le 9 mai 2021, à Paris.
photo © Patrick Imbert
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En France, la lecture des textes de Nietzsche et l'interprétation qu'on en fait sont notamment marquées depuis plusieurs décennies par Deleuze, qui en a fait un philosophe de gauche, et par Foucault, qui l'a enrôlé dans sa vaste entreprise de reformatage du concept de vérité. Jacques Bouveresse montre qu'il s'agit là de vastes méprises. Poursuivant la réflexion engagée dans "Nietzsche contre Foucault" (Agone, 2016) et au terme d’une longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste ironiste, lucide et passionné ; et Nietzsche en penseur politique, défenseur d’un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l’élite soit libre, et puisse commander et créer.
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