Date : 29 mai 2019
Heure : 0h00 — 0h00
Lieu: Les Mag­a­sins 18–20 Rue de la République, 13001 Mar­seille
Livres | Région | Région Provence-Alpes-Côte d’Azur | Rue des Pâquerettes

Meh­di Charef et Kamel Khélif.
Ren­con­tre ani­mée par Élodie Kara­ki.

Après 13 ans d’absence, Meh­di Charef revient à la lit­téra­ture. On se sou­vient du Thé au harem d’Archi Ahmed, le pre­mier livre de ce fils d’immigrés algériens paru en 1983, roman pio­nnier, sim­ple et cru, sur la réal­ité des ensem­bles HLM (qu’on n’appelait pas encore des « cités ») et qu’il mit lui-même en scène au ciné­ma sur le con­seil de Cos­ta Gavras.
Son nou­veau roman, Rue des Pâquerettes, nous ramène vingt ans plus tôt, en 1962, lorsque, âgé de 10 ans, il rejoint en famille son père dans le bidonville de Nan­terre. Baraque­ments pré­caires, robi­net col­lec­tif, froid, boue : le jeune Meh­di décou­vre l’humiliation et le racisme ordi­naire d’une France où les raton­nades sont fréquentes. Mais il ren­con­tre aus­si un insti­tu­teur qui lui apprend à aimer les livres – ceux de Vic­tor Hugo notam­ment – et cet amour des mots et de la lit­téra­ture va créer les con­di­tions de sa lib­erté.

His­toire sim­i­laire pour Kamel Khélif : arrivé d’Alger en 1964 pour retrou­ver son père dans le bidonville de Sainte-Marthe, à Mar­seille, c’est le dessin qui lui servi­ra de refuge. Dans son nou­v­el et somptueux album BD aux cas­es som­bres, entre polar et auto­bi­ogra­phie, le réc­it débute alors que la nuit pénètre dans un apparte­ment et empêche le nar­ra­teur de con­tin­uer à dessin­er. Guidé par une force intérieure, il descend dans les rues de Mar­seille et croise celles et ceux qui un jour ont pris la route, de Tanger, Lis­bonne ou d’ailleurs, dans l’espoir d’une vie meilleure qu’ils n’ont jamais pu vivre.

Ren­con­tre avec deux belles per­son­nal­ités qui font jail­lir l’humanité d’existences frag­iles et cabossées, au moment où leur pays d’origine, l’Algérie, vit un tour­nant de son his­toire.


À lire

  • Meh­di Charef, Rue des Pâquerettes, Hors d’atteinte, 2019.
  • Kamel Khélif, Même si c’est la nuit, Otium, 2019.